Assurance Invalidité Neuchâtel - Rapport d'activités 2015

11 RÔLE DE L’ENQUÊTRICE - l’évaluation de la situation sur le terrain Les enquêtes concernent les demandes : • d’impotence / mineurs • d’impotence AI/AVS, • de contribution d’assistance / mineurs • de contribution d’assistance AI/AVS Travaillant principalement avec des assurés mineurs, je décris ci-dessous une enquête-type : Après quelques mots pour rappeler (et vérifier) le but de ma visite, je débute l’enquête de manière très administrative (médecins, thérapies, fréquence des RDV, scolarité, etc), avec des questions relativement fermées. La suite se déroule sous forme de discussion avec des questions ouvertes : comment se passe le réveil, votre journée, le bain, etc. Je laisse le parent parler, je prends des notes manuscrites. En effet, les enfants sont sou- vent perturbés par l’ordinateur, ce qui complique les contacts. De plus, je prendrais un risque avec le matériel, particulièrement avec les enfants atteints de troubles du spectre autistique (grande proportion de la population que je rencontre) qui ont tendance à lancer ce qu’ils ont sous la main lorsqu’ils sont agités. J’essaie de dialoguer avec l’enfant, selon ses troubles, son atteinte à la santé, parfois je dessine avec lui, je m’adapte à lui. L’enquête se déroule à un endroit confortable pour l’enfant, le parent : par terre, dans la chambre, le salon, etc. Il s’agit rarement d’un en- tretien «conventionnel » autour d’une table, nous sommes interrompus car l’enfant fait quelque chose de dangereux ou exprime un besoin. Il n’y a pas de déroulement standard, il faut s’adapter à la situation, au lieu, à l’humeur du jour de l’enfant. Je me souviens d’une enquête où l’enfant (myopathe) m’a dit : « tu parleras avec papa qu’après avoir joué avec moi à la Wii ». Ce fut un très bel entretien ! Au terme de la discussion, je résume mes observations, ma compréhension de chaque acte que je valide avec le parent. Enfin, je leur donne ma carte de visite. Dans cette activité, il s’agit avant tout d’établir une relation de confiance. Mes enquêtes s’adressant principalement à des assurés mineurs, je dois créer un lien avec l’enfant et également le parent. Pour y parvenir, il faut parfois briser la glace avec l’un des deux pour ensuite pouvoir entrer en contact avec l’autre. Durant les entretiens, des émotions telles que tristesse, soulagement, colère, voire agressivité (rarement) peuvent apparaître. Les situations difficiles que je rencontre sont avant tout liées à la pathologie de l’enfant, à la souffrance des parents, des familles. En fonction des situations, j’utilise beaucoup l’empathie, la reformulation, je laisse des «silences» afin de permettre à l’interlocuteur de vivre ses émotions. En cas de grande tension et d’agressivité, je précise que j’entends leur ressenti et propose un autre lieu ou un autre moment. En cas de «débordement» verbal, je formule clairement ma désap- probation. Presque toujours, cela permet à la tension de retomber et à l’entretien de se poursuivre. Il va de soi que certains assurés peuvent être agacés par la lenteur de la procédure et nous en faire la remarque. Mais dans la majeure partie de mes entretiens, les assurés me sont reconnaissants de venir les voir, d’essayer de comprendre leurs difficultés.

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